Uni Toronto
mots français d'origine non-latine
§ 20. - Slave - Lithuanien
Lithuanianisms en français
Litauische Wörter in FR
Darin werden Begriffe gelistet, die aus anderen Sprachen in die französische Sprache eingegangen sind. Viele dieser Begriffe sind auch ins Deutsche oder Englische aufgenommen worden. (Dabei kann die Schreibweise in den Empfängersprachen durchaus variieren.)
Ich habe die entsprechenden Abschnitte und die zugehörigen Kommentare des Anhangs als "Ismen" den jeweiligen Herkunftsländern / -kontinenten zugeordnet.
Das zweite Kapitel des "Dictionnaire général (1890-1900)" enthält eine 93 Seiten lange Liste von nicht-lateinischen französischen Fremdwörtern.
(E1)(L1) https://web.archive.org/web/20210419192416/http://projects.chass.utoronto.ca/langueXIX/dg/08_t1-2.htm
§ 20. - Slave - Lithuanien
Les langues slaves (polonais, russe, ruthène, tchèque, serbo-croate, slovène, etc.) ne paraissent avoir fourni que deux mots au français du moyen âge, "sable" (= "martre") et "soquenie", devenu aujourd'hui, par substitution de suffixe, "souquenille".
Le nom même des "Slaves", latinisé en "Sclavi" (127), a pénétré, à l'époque des croisades, peut-être par l'intermédiaire des Vénitiens, qui faisaient beaucoup de prisonniers en Esclavonie, dans l'usage général de l'Europe occidentale avec le sens qu'a conservé le français "esclave" (128); mais ce mot n'est employé au moyen âge que dans des textes rédigés en Orient, et ce n'est qu'à la fin du XVe siècle, comme emprunt à l'italien, qu'il prend racine chez nous (129).
A l'époque moderne, les relations commerciales et politiques ont introduit en français un certain nombre de mots slaves, surtout des mots polonais et russes. On remarquera que le nombre de ceux qui ont réellement perdu leur caractère exotique est très restreint, les mots qui sont restés affectés à la désignation d'objets ou d'institutions propres aux peuples slaves, même ceux qui nous sont les plus familiers, comme "ban", "guzla", "knout", "rouble", "tsar", etc., ne devant pas réellement entrer en ligne de compte: tout au plus peut-on en citer une bonne douzaine, et ceux-là seuls sont vraiment français. Aussi ne faut-il pas s'étonner que le Dictionnaire général ne donne qu'une faible partie des mots slaves (spécialement des mots russes) que des relations littéraires et politiques plus intimes entre la France et la Russie introduisent chaque jour, mais qui ne peuvent prétendre qu'aux égards qu'on a vis-à-vis d'étrangers (130). Dans la liste qui suit nous avons compris non seulement les mots proprement slaves, - qui souvent ne sont arrivés en français que par l'intermédiaire de l'allemand ou d'une autre langue, - mais quelques mots d'origine diverse, pour lesquels le slave semble avoir servi de véhicule.
Liste des mots d'origine slave
archine | ban (commandant) | boyard | briska | corsac (131) | cran (raifort) | cravache | diogot | droschki | esclave | guzla | houra | knout | mammouth | mazurka | obus | prame (132) | rédowa | sable | schabraque | shako | souquenille | steppe | tsar | ukase | vitchoura | zibeline (133).
A côté du slave, le lithuanien mérite une simple mention, comme source de l'allemand "elend" (Anm.: altlit. "ellenis" = "Hirsch" meines Wissens nicht zu verwechseln mit "Elend" = "Unglück", das auf ahd. "elilenti" = "in fremdem Land" zurück geht), d'où est tiré le français "élan" ("cerf").
Notes
- 127. Les Slaves figurent souvent à côté des Sarrasins, dans nos chansons de geste, sous la forme "Escler". De leur nom est dérivé l'ancien français "esclavine", manteau d'étoffe grossière, porté surtout par les pèlerins, qui est encore donné par Oudin en 1642.
- 128. La présence de ce mot dans l'ancienne traduction des Machabées, qui remonte au XIIIe siècle, est tout à fait exceptionnelle.
- 129. Jean d'Authon écrit "exclave"; Jean Bouchet et Claude de Seyssel emploient le pluriel "esclaux".
- 130. Voici, à titre de curiosité, quelques-uns de ces mots:
L'Académie a admis "hetman", "hospodar", "kabak", "kopeck", "moujik", "pope", "pospolite", "rouble", "strelitz", "staroste", "vayvode", "verste".
- "artèle" = "association coopérative" (dt. "Artel" = "Zunft", "Genossenschaft");
- "barine", monsieur;
- "hetman" = "chef des Cosaques";
- "hospodar" (V. § 15);
- "kabak" = "cabaret" (Anm.: dt. "Kabache", "Kabacke" = "Schenke", "Kneipe", von russ. "kabak");
- "kopeck", sorte de monnaie (dt. "Kopeke");
- "koumis" = "petit-lait" (Anm.: dt. "Kumyss", alkoholhaltiges Getränk aus gegorener Stutenmilch);
- "kvas" = "boisson fermentée" (Anm.: verwandt mit lat "caseus", dt. "Käse");
- "moujik" = "paysan" (dt. "Muschik" = "russischer Bauser");
- "obrok" = "capitation" (dt. "Kopfsteuer");
- "piaste" = "descendant d'une ancienne maison polonaise";
- "pope" = "prêtre" (dt. "Papst");
- "pospolite" = "noblesse en armes" (en Pologne);
- "schapska" = "coiffure militaire";
- "staroste" = "feudataire";
- "strelitz" = "fantassin" (Anm.: frz. "fantassin" = "Infanterist" von russ. "strelec" = "Schütze");
- "toundra" = "lande";
- "vayvode" (V. § 15);
- "verste" = "mesure itinéraire";
- "vladika" = "chef" (Anm.: serbokroatisch "Vladika" = "Bischof");
- 131. Ce mot remonte en dernier lieu au turc oriental qârsâq, § 23.
- 132. Cf. ci-dessus, p. 17, n. 1.
- 133. On doit rappeler ici que quelques noms propres des pays slaves (villes ou peuples) ont passé en français comme noms communs, notamment "astrakan", "cravate" (Croate), "polonaise", "roussi" (= "Russie").