Lac Printemps (W3)
(E?)(L?) https://toponymie.gouv.qc.ca/ct/salle-de-presse/chroniques-toponymiques/semaine-2023-03-23.html
« Hymne au printemps »
Le "printemps" est la première saison de l’année. D’ailleurs, le mot "printemps" est particulièrement bien formé puisqu’il vient du latin "primus tempus", qui signifie "premier temps".
Dans la toponymie du Québec, on trouve le mot "printemps" dans quinze noms de lieux. Nous vous invitons à en découvrir trois, soit "Lac de la Crue de Printemps", "Lac Printemps" et "Place du Printemps-1918". Le premier nom est en lien avec un roman, le deuxième, avec un soldat et le troisième, avec la Première Guerre mondiale.
Le premier nom, "Lac de la Crue de Printemps", désigne un lac se trouvant dans la réserve faunique de Port-Cartier–Sept-Îles, sur la Côte-Nord. Plus précisément, cette étendue d’eau, d’une superficie d’environ 30 ha, est située à quelque 15 km à l’ouest de Port-Cartier. Le nom du lac est en lien avec le roman "Ashini", un des premiers récits québécois d’inspiration autochtone, écrit par Yves Thériault (1915-1983). En effet, le nom "Lac de la Crue de Printemps" évoque les circonstances de la mort d’un des fils du personnage principal de ce roman.
Le deuxième toponyme, "Lac Printemps", désigne un élargissement du ruisseau des Aurores Boréales, situé à quelque 80 km au nord-ouest de Port-Cartier. Ce nom n’a étonnamment aucun lien avec la première saison de l’année. Il reprend le patronyme d’un soldat du régiment de la Reine, soit celui de "Jacques-Joseph Le Geay" dit "Printemps" (1718-après 1763). Ce dernier est venu en Nouvelle-France, en 1757, lors de la guerre de Sept Ans. Il est retourné en France en 1761.
Enfin, le dernier nom, "Place du Printemps-1918", désigne une place du quartier Saint-Sauveur, à Québec. Cet endroit a été le théâtre d’évènements tragiques le 1er avril 1918, un lundi de Pâques, à l’époque de la Première Guerre mondiale. Au cours d’une cinquième journée de manifestations contre la conscription, quatre personnes ont été tuées et soixante-dix autres blessées par des soldats de l’Armée canadienne. Les personnes qui ont perdu la vie ce jour-là étaient Georges Demeule (14 ans), cordonnier, Joseph-Édouard Tremblay (20 ans), étudiant, Alexandre Bussières (25 ans), mécanicien, et Honoré Bergeron (49 ans), menuisier.
Voilà une autre preuve que des pages marquantes de notre histoire sont immortalisées dans des noms de lieux.
Chronique parue le 23 mars 2023.
Date de la dernière mise à jour : 2023-04-18
Erstellt: 2024-04